FOUR 6

Partition de John Cage
Direction musicale : Mathieu Besset /Victor Lenoble.
Distribution : IRMAR et invités.














Four 6, composé en 1990, est prévu pour6 joueurs interprétant à l’aide d’un chronomètre les 30 minutes que dure par la partition.
Chaque joueur, durant les répétitions, met en place un dispositif grâce auquel pouvoir produire les 12 sons distincts que réclame la partition pour chaque joueur, chaque son étant choisit ou créé par l’interprète.
Un ‘son’ peut aussi bien être bref et sec (une barre de métal frappée contre une tôle de fer) qu’être une mesure mélodique exécutée avec un instrument de musique. Le dispositif mis en place par chaque joueur doit lui permettre de passer de l’un à l’autre des objets ou instruments qu’il a choisit tout en gardant toujours un œil sur son chronomètre.

Chaque joueur a une partition différente, le seul point commun entre les 6 partitions étant qu’elles vont toutes de 0 à 30 minutes.

Les partitions indiquent les séquences de temps durant lesquelles les joueurs doivent jouer tels ou tels de leurs 12 sons. L’intensité d’exécution, ainsi que la répétition du son durant une séquence, sont laissés libres aux joueurs. Le chronomètre permet à tous les joueurs d’être dans le même temps, le temps unique de la partition.

Le résultat sonore de la pièce est donc obligatoirement imprévisible, et il peut exister autant de Four 6 qu’il existe de sons différents dans la vie, et de joueurs aux intentions uniques.

L’enjeu de la pièce est tout à la fois dans la magie sonore aléatoire produite que dans l’image construite par les joueurs et leurs dispositifs. D’abord à cause de l’environnement matériel que chaque joueur a inventé afin de jouer ses sons, ces environnements fonctionnant comme autant d’installations visuelles évoquant aussi bien des monstres Ready-Made que des sculptures sonores. Ensuite parce que la concentration extrême que réclame une attention de tout moment au chronomètre impose aux joueurs, lorsque un son doit être joué, de trouver les gestes les plus parfaits qui soient afin de ne rompre ni le silence qui précède un son, ni celui qui lui succède, et d’ajuster sa frappe et son intention à la clave environnante.

Four6 se construit et se prépare autant comme pièce sonore que comme travail de mise en espace.

L’IRMAR s’est dès son origine intéressé à Four6, y ayant trouvé un cadre propice à ses recherches sur les degrés de neutralité les plus radicaux, sur l’illusion du point 0 dans l’échelle des intensités sonores, sur la réunion désirante entre les procédures minutieuses et l’abandon total, sur les choses et le dérapage de leurs utilisations, sur le contrôle et le hasard, sur l’informe et la netteté.

Four6 ouvre la voie à une tentative de simplement montrer le Temps, ne l’habillant de sons et de gestes qu’afin d’en introduire la nudité intrinsèque.



Joué à:

Festival Les informelles - les bernardines - Marseille 2007 (avec Jean Marc Montera)
Festival An Open Cage - Centre International de Poésie de Marseille 2008 (avec JM Montera)
Festival Mit-Demo - Malmö - Suède 2008 (avec Lenka Luptakova et Ludovic Perez)
Galerie Nuit d'encre - Paris 2008 (avec Eric Frey, Jérôme Brenot et Jan Peters)
Salle des Fêtes - Saint Marc sur Seine 2009
Théâtre Berthelot - Montreuil 2011 (avec Anne-Elodie Sorlin) 
Festival Labomatique - Le Consortium - Dijon 2011 (avec Antoine Dumont)